La veste de Murakami
            La veste de Murakami
En septembre 2001, Antoine Poncet découvre dans la petite ville de Ashiya au Japon la pinacothèque Gutaï, véritable musée consacrée au légendaire courant artistique des années 50. Photos et revues d'époque remplissent les principales salles du bâtiment qu'il visite dans un état hypnotique dû au décalage horaire. Il garde un souvenir ému de ce moment. Le musée ferme en 2003. 
C'est la même année, lors d'un déménagement, que l'artiste trouve dans une remise au fond d’un placard une veste blanche des années 50, une veste blanche ressemblant à celle que portait Murakami en octobre 1956 lorsqu'il traversa d'un geste brutal une série de feuilles de kraft saupoudrées d'or. La performance est historique. L'image est emblématique du mouvement Gutaï. Elle appartient à l'histoire de l'art du XXe siècle.   
Antoine Poncet décide alors d'exposer cette veste accompagnée de la fameuse photographie. Les deux objets se renvoient mutuellement la mémoire de ce geste historique. Nous sommes en pleine fétichisation de la 
performance.  Néanmoins, la veste est perforée d'une quarantaine de trous. Des trous ronds et réguliers sur l'ensemble du tissu. Ils perturbent rapidement la perception produite par l'installation. Il y a quelque chose d'irrévérencieux dans ce « geste sur le geste », l'aventure continue, se modifie, se réinvente en permanence 
un mouvement perpétuel.
Eric Mangion , 2008
du 29 février au 24 mai 2008, Villa Arson.                                          
. La performance fut d'ailleurs rejouée par Murakami lui-même en 1994 au Centre Georges-Pompidou à Paris  lors de l'exposition Hors-Limites.